Médication and Supplémentation

Lorsque l’on veut traiter une maladie ou un dysfonctionnement de l’organisme, on pense d’abord aux médicaments. Nous passerons ici en revue les principaux traitements médicamenteux, avant de parler des traitements de complémentation, ou compléments alimentaires, et nous terminerons par quelques mots sur l’homéopathie.

Médication 1 : Les traitements médicamenteux

Corticostéroïdes

Lorsqu’un acouphène souvent associé à une surdité plus ou moins profonde apparaît brutalement, après un accident ou un traumatisme sonore aigu par exemple, des corticoïdes associés ou non à des vasodilatateurs peuvent être prescrits pour une courte durée.
Un traitement par corticoïdes n’est jamais anodin.

Ce ne peut donc être qu’une solution à très court terme et on considère que le traitement doit être mis en place rapidement (dans les 48 heures maximum), pour donner les meilleures chances de récupération de l’audition et limiter les acouphènes.

Anxiolytiques

Les anxiolytiques, qui sont, comme leur nom l’indique, des substances destinées à combattre l’anxiété et le stress, sont parfois prescrits dès l’apparition des premiers symptômes d’acouphènes.
Il faut préciser qu’ils ne les traitent pas mais peuvent seulement apporter une aide ponctuelle pour combattre les effets psychologiques.
Ils permettront ainsi de réduire le niveau d’anxiété ressentie.
Dans tous les cas, ces médicaments addictifs ne doivent pas être utilisés sur le long terme.
Par exemple : Lexomil, Temesta, Xanax entre autres.

Antidépresseurs

Nous passons à la catégorie supérieure avec les antidépresseurs.
Ces molécules puissantes sont bien sûr utiles pour traiter la dépression.
Mais selon une étude publiée en août 2017 par des chercheurs de l’Oregon Health & Science University, les antidépresseurs pourraient aggraver les acouphènes subjectifs.

Ces psychotropes accentueraient les effets de la sérotonine dans le cerveau.
Or, les neurones impliqués dans la transmission des messages sonores seraient excités par l’amplification de l’action de la sérotonine.
Ceci aurait pour effet secondaire d’aggraver les acouphènes subjectifs des patients concernés.
Il faut également tenir compte des risques d’accoutumance ; leur utilisation doit donc être limitée et toujours placée sous le contrôle du prescripteur.
Les plus connus : Prozac, Laroxyl, Deroxat, Zoloft.

Comme on le voit, ces deux grandes familles de médicaments, qui peuvent être utiles pour les effets psychologiques induits par les acouphènes, ne résolvent en rien la source du problème.
Ils doivent donc être utilisés, uniquement sur avis médical, avec prudence et pour une durée limitée.

Les anti-épileptiques

Selon certaines études, un anti-épileptique administré à très faible dose agirait comme un analgésique au niveau cérébral. Cela entraînerait une amélioration de la perception des acouphènes.
Ces essais doivent encore être confirmés par d’autres études.

Les régulateurs de dopamine

Selon des études scientifiques sérieuses, la dopamine et la sérotonine jouent un rôle important dans la perception des acouphènes, ainsi que dans la sensation de douleur chronique. Les mêmes zones du cerveau seraient impliquées dans ces sensations anormales.
Les acouphènes et les douleurs chroniques surviennent apparemment lorsque ces systèmes sont compromis et que le cerveau reçoit des informations erronées.
Cette découverte ouvre la porte à d’éventuelles thérapies, puisque ces systèmes neuronaux dépendent de la transmission de dopamine et de sérotonine entre les neurones. Des médicaments régulant ces neurotransmetteurs pourraient alors être utiles.

Médication 2: Supplémentation

Il s’agit de remédier par un ou plusieurs compléments alimentaires aux problèmes de carences qui pourraient affecter l’audition.
Il semble évident qu’il faut d’abord travailler à avoir une vie saine et une alimentation équilibrée pour éviter les carences.
Ce type de traitement n’est pas raisonnablement risqué.
On peut être tenté de mettre les atouts de son côté en faisant des cotisations ciblées raisonnables.
Cela peut faire partie de l’éventail des traitements qui peuvent être mis en place pour agir sur les acouphènes à plusieurs niveaux.

Nous développerons les suivants, qui sont les plus cités concernant le traitement des acouphènes :

Le Gingko Biloba
la vitamine B12
la Lécithine
le Zinc
le Magnésium,
la Mélatonine.

Le Ginkgo Biloba

Originaire du sud de la Chine, et utilisé dans la médecine chinoise depuis des millénaires, le ginkgo biloba a une action neuroprotectrice.
C’est un arbre bien connu pour ses bienfaits non seulement sur le cerveau et la mémoire mais aussi sur les troubles de la circulation sanguine.
Ses feuilles sont utilisées pour traiter les symptômes de la démence sénile, les pertes de mémoire, la dépression, les troubles de la concentration et de la vigilance, les maux de tête et les acouphènes.
Cette forme de supplémentation utilise parfois l’action conjointe d’autres substances pour optimiser l’efficacité du traitement. Citons par exemple la racine de valériane, l’ascorbate de calcium ou un complexe de vitamines B.

La vitamine B12

Également connue sous le nom de cobalamine, la vitamine B12 est l’une des huit vitamines B. Elle est essentielle au fonctionnement normal de l’organisme.
Elle est essentielle au fonctionnement normal du cerveau.
Elle participe à la synthèse des neurotransmetteurs dans le système nerveux.
Elle est également essentielle pour le maintien de l’intégrité du système nerveux et notamment de la gaine de myéline qui protège les nerfs et optimise leur fonctionnement ainsi que pour la formation du sang.
Elle intervient normalement comme cofacteur dans le métabolisme de chacune des cellules du corps humain, plus particulièrement dans la synthèse de l’ADN et sa régulation ainsi que dans la synthèse des acides gras et dans la production d’énergie.

Une étude scientifique menée aux Etats-Unis sur plus de 100 personnes souffrant d’acouphènes a montré que près de la moitié d’entre elles présentaient une carence en vitamine B12.
Tout ceci plaide pour que les victimes d’acouphènes s’assurent qu’elles ne manquent pas de cet élément.
La vitamine B12 se trouve principalement dans les aliments d’origine animale : abats, fruits de mer, viande, poisson, œufs et produits laitiers.
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La lécithine

La lécithine est essentielle au bon fonctionnement du cerveau, du système nerveux, du système cardiovasculaire, du foie et de plusieurs autres organes vitaux.
En raison de ses effets positifs supposés sur le système nerveux, on lui prête des vertus bénéfiques concernant les acouphènes.
Elle est tellement essentielle que l’organisme doit absolument la fabriquer.
Mais le corps ne dispose pas toujours des nutriments de base, dans des proportions adéquates, pour assurer une bonne production de lécithine.

Notre corps a besoin d’une lécithine de qualité, et la meilleure source alimentaire est le jaune d’œuf, puis les graines de soja et de tournesol.
Il est donc important de veiller par une alimentation adéquate et éventuellement un apport ciblé à ne pas manquer cet élément clé.

Le Zinc

Le zinc est un oligo-élément qui intervient dans de nombreuses réactions enzymatiques.
Il joue également un rôle important dans le métabolisme des protéines, des glucides et des lipides.
On lui prête enfin des vertus anti-inflammatoires et anti-oxydantes.
Tout ceci suggère que le zinc est susceptible d’agir positivement sur les acouphènes.
Les aliments les plus riches en zinc sont les fruits de mer, les abats, la viande et le fromage. Viennent ensuite les noix, les aliments céréaliers non raffinés, les œufs et les légumes secs.
Attention, au-delà de 15 mg par jour, il peut aussi avoir des conséquences néfastes sur la santé.

Magnésium

Le magnésium est un minéral essentiel au bon fonctionnement du corps humain.
Il participe à plus de 300 réactions métaboliques : métabolisme des lipides, régulation de la glycémie et de la pression artérielle. Il travaille en étroite association avec le sodium, le potassium et le calcium, avec lesquels il doit rester en équilibre dans l’organisme.
Il contribue notamment à la transmission nerveuse et à la relaxation musculaire après contraction.

Une carence en magnésium peut générer de nombreuses manifestations néfastes comme l’anxiété, la fatigue ou les troubles digestifs. Les acouphènes font également partie des symptômes potentiellement associés à une carence en magnésium.
Les légumineuses, les graines, les noix, les céréales complètes, le germe de blé, les légumes à feuilles vert foncé et la levure de bière sont de bonnes sources de magnésium.

Mélatonine

La mélatonine est une hormone impliquée dans le sommeil.
On l’appelle l’hormone du sommeil car elle est libérée par l’organisme à des moments correspondant au sommeil naturel.
Mais avec le vieillissement, l’organisme en synthétise moins, ce qui entraîne des troubles du sommeil.
Dès lors, un apport compensatoire quotidien de 1 mg, au moment du coucher, est connu pour favoriser le sommeil.
Ce qui ne peut être que bénéfique pour les patients souffrant d’acouphènes.

L’homéopathie

Dans l’éventail des traitements possibles, l’homéopathie occupe une place à part.
Lorsqu’on parle d’homéopathie, on retrouve souvent deux clans, les convaincus, et les sceptiques.
Alors comment expliquer le succès revendiqué de ce traitement chez certains patients souffrant d’acouphènes chroniques ? Les convaincus vous diront que ça marche, et les sceptiques diront que c’est l’effet placebo combiné à d’autres facteurs externes qui ont apporté l’amélioration.

Nous ne trancherons pas ce débat et laisserons chacun juger de ce qui est bon pour lui.
Et comme dit dans un précédent post, une approche multithérapeutique a toujours du bon.
Ce sera naturellement à l’homéopathe d’analyser la situation et de proposer le traitement approprié.
CHININUM SULFURICUM est “le” remède courant des bourdonnements et des vertiges en homéopathie mais il peut être associé ou non à d’autres, tels que NATRUM SULFURICUM, GRAPHITES, ou CHAMOMILLA VULGARIS …

Chaque substance dont le nom est écrit en latin est suivie d’un chiffre 5, 7, 9, 15, 30 et de deux lettres CH. Le chiffre donne le degré de dilution, 30 étant le plus dilué.

En conclusion de cet article sur les médicaments et la supplémentation, nous dirons :
– les traitements médicamenteux des acouphènes doivent être réduits au minimum.
– En revanche, il n’y a pas d’objection à l’introduction de compléments ciblés d’éléments aux propriétés bénéfiques connues ou supposées pour le soulagement des acouphènes.