Solutions Audio.
Traiter un dysfonctionnement du système auditif avec une solution audio appropriée semble logique.
Différentes approches ont été envisagées depuis plusieurs décennies.
Les mécanismes potentiels par lesquels la thérapie sonore peut agir comprennent le masquage, l’habituation et la réorganisation du cortex auditif.
Notched Audio Therapy.
Il s’agit de la méthode de thérapie audio la plus connue.
Elle est également réputée être la plus efficace.
Elle a été développée en Allemagne, et d’autres études ont été menées en Italie.
Les essais sur le terrain ont montré une amélioration significative de la perception des acouphènes chez environ 75% des sujets traités.
Principe de fonctionnement.
Nous ne parlons pas ici des acouphènes dits “objectifs” pour lesquels on peut identifier une cause que l’on peut traiter pour résoudre le problème.
Dans les autres cas, qui sont les plus nombreux, il semble que les acouphènes surviennent lorsque le cerveau tente de s’adapter à une perte d’audition.
Cela entraîne alors une certaine réorganisation des circuits neuronaux du cerveau impliqués dans la représentation du son.
Un “son” parasite apparaît, c’est l’acouphène.
Cette technique vise par une écoute régulière de sons ciblés et adaptés à votre acouphène à travailler sur les circuits des neurones défaillants afin de les déconnecter.
On peut parler ici de désapprentissage neurologique.
Cette technique fonctionne avec les acouphènes tonaux (de fréquence fixe) qui sont les plus fréquents.
Le traitement commence par l’identification de la fréquence de l’acouphène.
C’est un préalable nécessaire à la définition des sons qui seront utilisés pour le traiter.
Différents types de sons personnalisés peuvent alors être proposés :
Ils ont la particularité d’être ” filtrés ” ou ” notchés “.
Cela signifie que l’énergie de l’onde sonore aura été éliminée par un traitement audio autour de la fréquence identifiée de l’acouphène : c’est l’effet du filtre ou ‘notch’.
En résumé, la thérapie sonore filtrée est simplement un son qui a été traité d’une manière particulière, en fonction de vos acouphènes.
L’écoute régulière de ces sons calibrés va entraîner une réorganisation des circuits de neurones responsables des acouphènes.
Simple à mettre en œuvre et peu coûteuse, cette méthode nécessite néanmoins un minimum de pratique quotidienne sur une certaine durée pour être efficace.
Elle est conçue pour être utilisée comme un traitement à long terme, sur plusieurs mois, mais vous êtes susceptible de constater une réduction du volume des acouphènes dès quelques jours de traitement.
Thérapie par réinitialisation acoustique coordonnée (ACRT)
Cette méthode est comme la précédente basée sur le principe de la neuroplasticité, c’est-à-dire la possibilité de modifier les circuits neuronaux du cerveau.
Il s’agit donc également d’une forme de désapprentissage neurologique.
Proche de l’audiothérapie filtrée, elle utilise un mode de calcul complexe pour déterminer les fréquences des sons qui seront joués, et quand ils le seront.
Concrètement, 4 sons symétriquement liés au son de l’acouphène seront joués dans une séquence ordonnée mais irrégulière.
Ces sons sont également liés mathématiquement à la fréquence de l’acouphène du patient.
Un essai clinique mené par le professeur Peter Tass du centre de recherche de Jülich en Allemagne sur une population de 63 personnes souffrant d’acouphènes chroniques aurait démontré l’efficacité de la neuromodulation acoustique dans le traitement des acouphènes.
Le traitement a été bien toléré, et les résultats ont montré une diminution significative de l’intensité sonore et des symptômes des acouphènes .
Les effets obtenus en 12 semaines de traitement ont persisté lors d’une pause thérapeutique de 4 semaines prévue à l’avance et ont montré des effets durables à long terme après 10 mois de traitement.
Une réduction d’au moins 6 points du TQ a été obtenue chez 75 % des patients, avec une réduction moyenne du TQ de 50 % .
Si vous voulez en savoir plus :
Neuromodulation par réinitialisation acoustique coordonnée : Une revue systématique d’une nouvelle thérapie pour les acouphènes.
La méthode Tomatis ©.
Elle doit son nom à son concepteur, le médecin français Alfred Tomatis.
Elle se définit comme une approche naturelle de la stimulation neurosensorielle.
Cette méthode est plutôt destinée à traiter les troubles de l’attention, de l’apprentissage, de la coordination et de l’autisme.
Elle est également utilisée pour traiter les acouphènes.
La méthode Tomatis vise à stimuler le cerveau par le biais du système auditif en utilisant un appareil électronique dont la fonction est de rééduquer l’oreille afin qu’elle retrouve ses capacités antérieures.
La thérapie, menée sous la direction d’un professionnel agréé (plus de 2 000 centres dans le monde), est basée sur l’utilisation d’un appareil portable à domicile appelé TalksUp®.
L’appareil, grâce à l’utilisation séquentielle de différents filtres, entend intervenir sur la structure interne du système auditif.
Il s’agit de rétablir la communication originelle entre l’oreille et le cerveau.
Ici aussi, nous entrons dans le domaine des neurosciences, dont la méthode Tomatis® est une pionnière.
L’appareil utilisé à domicile comprend de nombreuses fonctionnalités dont la bascule électronique, appelée “Electronic Gating®”. Il s’agit d’un procédé unique et non invasif qui permet d’obtenir des effets de contraste sonore par le passage soudain des basses aux hautes fréquences. Ce va-et-vient entre les fréquences graves et aiguës provoque un effort d’accommodation important de la part de l’oreille et stimule donc le cerveau.
Après avoir évalué vos capacités d’écoute, votre professionnel Tomatis® élabore un programme de séances adapté à votre profil.
Avec TalksUp®, vous pouvez ensuite suivre votre programme d’écoute à domicile ou dans un centre agréé.
La thérapie sonore fonctionnelle
La Thérapie Sonore Fonctionnelle (TSF) met en œuvre l’écoute de séquences musicales ciblées.
Cette méthode originale et innovante apporte un complément thérapeutique dans les pathologies auditives complexes.
Cette méthode part de l’hypothèse quelque peu étrange que les différentes protéines ont une sensibilité musicale.
Et donc que certaines séquences de notes permettraient de moduler la synthèse des protéines au niveau périphérique de l’oreille interne.
Le TSF utilise la musique des protéines sous la forme de séances d’écoute ciblées.
Cette méthode, basée sur la mécanique quantique, découle d’un concept dit génocidaire.
Une écoute régulière selon un protocole préétabli doit modifier la perception et le ressenti de la pathologie en modulant la synthèse des protéines au niveau périphérique de l’oreille interne et des aires cérébrales associées.
Cette technique certainement intéressante doit encore être étayée scientifiquement.
Autres Solutions Audio : Techniques de masquage audio
Voyons maintenant plusieurs autres thérapies musicales qui ont en commun de proposer l’écoute de bruits masquant les acouphènes.
Il s’agit de déshabiller progressivement les zones du cerveau responsables du problème.
L’utilisation d’un générateur de bruit.
Le bruit blanc est un son qui possède à intensité égale toutes les fréquences humainement perceptibles. Il ressemble au grésillement d’une radio.
D’autres bruits aux caractéristiques physiques différentes sont également utilisés à des fins thérapeutiques.
Le bruit brun, le bruit blanc et le bruit rose.
Chacun de ces sons a des caractéristiques physiques différentes, et peut donc être plus ou moins adapté à chaque cas particulier.
L’écoute quotidienne de ces différents bruits dits thérapeutiques pourrait aider les victimes d’acouphènes à prendre de la distance par rapport au phénomène.
On parle ici d’habituation thérapeutique.
Il existe également des solutions audio qui proposent un générateur de bruit couplé à une filtration active de certaines fréquences, en fonction de la fréquence mesurée des acouphènes.
On retrouve ici la technique Notch adaptée aux générateurs de bruit.
Toutes ces techniques de masquage peuvent être mises en œuvre avec ou sans appareil auditif. Le prix ne sera évidemment pas le même !
. L’écoute quotidienne de ces différents bruits dits thérapeutiques pourrait aider les personnes acouphéniques à initier plus facilement le fameux phénomène d’habituation qui se traduit par une désensibilisation du cortex auditif vis-à-vis des bruits parasites.
La thérapie de réentraînement des acouphènes (TRT).
La thérapie de réentraînement aux acouphènes est une forme de thérapie d’habituation conçue pour aider les personnes qui souffrent d’acouphènes.
Cette thérapie, basée sur le modèle neurophysiologique de Jastreboff (1990), peut durer de quelques mois à deux ans.
Cette méthode combine une approche psychologique et une thérapie sonore.
Elle est donc construite sur deux aspects complémentaires :
– une aproche psychologique comprenant plusieurs séances d’explication et d’adaptation avec un professionnel.
– et l’écoute, via un appareil auditif ou non, d’un son continu afin d’éviter le silence.
Ces deux éléments clés de la TRT découlent directement d’une approche neurophysiologique des acouphènes. La thérapie sonore vise à affaiblir l’activité neuronale liée aux acouphènes tandis que le traitement psychologique vise à reclasser les acouphènes dans une catégorie de signaux neutres.
L’objectif de l’aspect psychologique du TRT est donc de gérer la réaction à l’acouphène, ce qui permet de commencer l’habituation et de revenir aux niveaux de perception précédents.
Il existe des preuves scientifiques que la thérapie de réentraînement aux acouphènes peut réduire ou éliminer les acouphènes.
Mais combien coûte la thérapie de réadaptation aux acouphènes ?
Cela dépend de la clinique où vous vous rendez, mais le coût est généralement élevé – environ 3 000 $.
La thérapie sonore séquentielle.
La thérapie sonore séquentielle (SST) est une méthode de traitement des acouphènes utilisant un générateur de sons qui produit une large bande de bruit blanc.
Elle est issue des recherches des docteurs Miguel Angel Lopez Gonzalez et Rocio Lopez Fernandez.
L’idée est d’habituer le cortex auditif à la présence de l’acouphène en essayant de faire en sorte que le cerveau finisse par le confondre avec la stimulation artificielle produite par le générateur.
L’intensité du son masquant sera d’abord supérieure, puis inférieure à celle de l’acouphène, avec une étape intermédiaire où l’intensité du masque et celle de l’acouphène seront égales.
La thérapie commencera par un masque total (bruit blanc supérieur à l’acouphène), puis utilisera un masque limité (bruit blanc égal à l’intensité de l’acouphène).
Pour finir avec un masque partiel (bruit blanc d’intensité inférieure à l’acouphène).
Selon que le patient présente ou non une perte d’audition, un appareil auditif ouvert sera ajouté.
Il est conseillé de porter le générateur de sons plusieurs heures par jour surtout aux heures les plus calmes de la journée.
Lorsque le sommeil du patient est perturbé, le générateur de sons peut également être utilisé toute la nuit.
Des contrôles successifs ont lieu tous les 3 mois, puis tous les 6 mois et enfin tous les ans.
La durée du traitement peut aller jusqu’à 24 mois.
Inhibition résiduelle :
Décrite en 1971 par le professeur Feldman, l’inhibition résiduelle est une réduction temporaire des acouphènes qui survient spontanément après que le patient ait été exposé à un bruit correspondant au spectre audiométrique de l’acouphène.
Cette méthode destinée à agir de manière ponctuelle propose de jouer sur une courte durée un son de fréquence identique à celle de l’acouphène.
Il s’agit donc de le masquer et d’induire une réponse du cerveau qui aura alors tendance à se ” taire “.
Pour un fonctionnement efficace, la fréquence centrale du stimulus sonore doit correspondre au spectre audiométrique de l’acouphène.
Ceci suppose bien sûr que l’acouphène soit subjectif et de fréquence constante (acouphène tonal).
Une amélioration de courte ou très courte durée est parfois constatée chez certaines personnes.
Mais même lorsque cela fonctionne, le problème fondamental reste entier.
L’intérêt de cette technique semble tout à fait anecdotique.